Vendredi soir, semaine terminée et grosse chaleur à l'horizon, une ambiance idéale pour me rendre à l'autre bout de Paris et assister à une représentation de la diva hurlante, Diamanda Galàs.

Avant ça, deux premières parties sont prévues, dont un groupe de japonais barrés, à ce qu'on me dit. Effectivement, ce n'était pas peu dire. Après une demi-heure d'attente insupportable, nous voilà obligés de subir une première partie d'une heure (!) qui n'est pas beaucoup plus passionante. Schématiquement, vous prenez le cousin machin, sauf qu'il vient du Japon et qu'il essaye de faire du bruit qui bouge. Au début, bonne tranche de fou-rire. Au bout d'un morceau de 10 minutes, on ne comprend pas que la blague dure si longtemps.
Un show sans spontanéité, sans originalité et sans talent, qui plus est beaucoup trop long et le spectacle navrant des bobos parisiens dandinant du cou et remuant du croupion au rythme de ce qu'il considère comme le nouveau son hype.
J'apprends plus tard que le groupe s'appelle BO NINGEN et qu'il fait du psychédélique, rock, expérimental. Il est en fait composé non pas de gosses de 15 ans mais de jeunes filles anorexiques de 20. Au temps pour moi (oui ça s'écrit comme ça), je me coucherais moins bête.
L'avis de mon cher et tendre tentera de tempérer mon aversion (bonne idée mais mal exploitée, bonnes intentions, non ils ne jouent pas que sur 2 cordes), mais définitivement ma mauvaise foi ne reviendra pas en arrière, c'était à chier.

Vous aurez soin d'imaginer mon enthousiasme délirant à l'idée d'une seconde première partie, je crains d'avoir des difficultés à vous l'exprimer. Nous envisageons sérieusement de rentrer, avant de se rappeler pourquoi nous sommes venus. Le second groupe est censé être du "noise", et je confirme qu'il porte bien son nom. Sorte de slam rappé où le seul intérêt est d'entendre le chanteur bramer son nom avec tout la conviction d'un gars d'la téci qui a trop souffert sa mère.
C'en est trop pour moi et je sors bouquiner l'excellent LE NAZI ET LE BARBIER d' Edgar Hilsenrath que je vous recommande en toute occasion. J'en profite pour assister au recrutement "sauvage" du type à côté de moi, futur Louis Garrel avec sa mèche et son oeil bovin.

Je me fais rappeler pour le concert, le vrai, qui met des plombes à démarrer. Mais on nous fait heureusement patienter à coups de projo dans la gueule et de techniciens incompétents.
Le piano est enfin éclairé et la Galàs entre comme une diva sous les applaudissements nourris. Et là, on oublie tout et on ne regrette pas d'avoir poireauté.
Dès le début, elle nous emporte dans son univers torturé à coups de cris, hurlements et poussées de voix incroyables. Les cris stridents ne sont définitivement pas mon truc mais j'entre dedans malgré tout et son art me touche, sans pour autant que je m'y retrouve complètement. Nous n'assistons qu'à une partie de son passage qui lui-même ne représente qu'une infime partie de son oeuvre que j'ai maintenant envie de découvrir davantage.

Seule sa reprise de Fernand de Jacques Brel me transporte vraiment au point d'en oublier l'impossibilité à comprendre les paroles. Sa musique et sa voix sont suffisamment fortes pour transmettre toutes les émotions de l'original à l'identique. Il y a une universalité dans son oeuvre qui se révèle plus qu'intéressante et qui mérite que je fasse l'effort de m'y attarder.

Malheureusement, il est difficile d'apprécier son oeuvre et particulièrement cette reprise autrement qu'en concert (une recherche google vidéo me l'apprendra bien assez tôt).

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