Il est parfois difficile de perdre un membre de sa famille, voilà à peu près la réflexion que je me suis faite ce soir.
Je vous rassure quand même, puisqu'on est entre nous je peux me permettre de vous raconter ma vie, je ne connaissais quasiment pas mon grand-père. On ne peut donc pas considérer que je sois affectée comme je le serais si j'avais grandi avec lui à mes côtés. Mais quand même, c'est une sensation assez étrange de se sentir concernée sans l'être vraiment, triste sans l'être vraiment, et encore pleins d'autres choses dans le même genre.
Toi, le gens, je pense que tu dois surement savoir de quoi je parle, donc je voulais que tu saches que moi aussi, je savais, de quoi je parlais, et de quoi ça s'agissait, tout ça.

Bref, je suis donc déjà d'une humeur assez moyenne, c'était absolument pas le moment de tomber sur la dernière Lefebvrerie du moment. Pour la peine, et parce que c'est quand même plus intéressant, on reprend avec l'article du Monde qui va bien, et mes commentaires qui vont encore mieux.



Lefebvre prône la fin des remises de peine pour les "crimes sur des personnes"


Le porte-parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre, a proposé lundi 16 novembre, à la veille de l'examen à l'Assemblée du projet de loi sur la récidive, que les auteurs de "crimes sur des personnes" purgent leurs peines "jusqu'à leur terme" et ne bénéficient plus de "remises automatiques".

Nous parlons donc des crimes, c'est à dire des infractions les plus graves de l'échelle pénale, qui sont punissables de plus de 10 ans d'emprisonnement, et uniquement de cela. Vous verrez, c'est important pour la suite. Vous noterez également, que dans le cadre d'une loi sur la récidive, il s'exprime sur toute infraction, même si elle est commise pour la première fois. L'habileté du porte parole de l'UMP est sans borne : faire passer une mesure plus sécuritaire très générale à l'occasion d'une loi beaucoup moins générale en espérant que personne ne comprenne trop bien la subtilité. En même temps au Monde ils travaillent pas avec leurs pieds, eux, donc c'est raté, mais c'était bien tenté.
De plus, vous noterez la brillante idée novatrice qui est de suggérer qu'une peine de 3 ans dure bien 3 ans. Sans blague,  personne n'y avait pensé avant. C'est évident que si on a décidé depuis au moins 1994 et le nouveau code pénal de proposer de plus en plus d'aménagements de peines, c'est évidemment pour relâcher des fous dangereux dans la nature plus vite dans une vague de nonchalance hippie totalement inappropriée. Ca n'a rien à voir ni avec les prisons surpeuplées, ni avec une volonté de réinsertion, ni avec le fait qu'éventuellement la réinsertion progressive permet de limiter la récidive (ça se saurait hein); ni rien de tout ça.
Dernière remarque, la plus intéressante : Depuis quand, en France, les remises de peines sont automatiques? Cela veut dire, qu'automatiquement, les condamnés à 10 ans de prison ne sont en fait condamnés qu'à 5 ans? On a oublié de me prévenir qu'il n'était plus utile de prévenir le juge et qu'il n'avait plus son avis à donner. Je vais devenir juge, tiens, ils ont la belle vie finalement.


Depuis le 4 octobre, une pétition contre les remises de peine circule sur Internet. Une libération conditionnelle peut aujourd'hui être accordée par le juge d'application des peines, si un certain nombre de conditions légales sont réunies (les détenus doivent notamment avoir effectué la moitié de leur peine ou les deux tiers s'ils sont récidivistes). Sa décision peut ensuite être contestée par le procureur de la République.


Notre ami du Monde est on ne peut plus clair : La libération conditionnelle, PEUT être accordé, par le JAP, s'il veut, si les conditions sont réunies, et surtout s'il veut, et si le nombre de personnes dans la cellule ne permet plus de respirer, et surtout s'il veut. La notion d'automatisme m'échappe donc.


 

"PROTÉGER LES FRANÇAIS"

Toujours dans le cadre de ce débat au Parlement, Frédéric Lefebvre propose pour les délinquants sexuels d'"aller jusqu'à l'idée d'une peine automatique d'obligation de soins". Selon lui, "il s'agit de protéger les Français des crimes les plus odieux".


Oui protéger les Français c'est important. Les Français seulement. Pas les touristes étrangers, pas le reste du monde où pourrait voyager le criminel, pas les étrangers établis en France. Non eux, les crimes les plus odieux, ça va, ça les dérange pas trop.


Plusieurs points :

           - Le droit pénal est l'émanation de la société, en entier, et pas uniquement des français. Ils sont logiquement les seuls à voter pour décider des orientations à donner à ce droit pénal, ce qui est bien logique. Sauf que quitte à faire on essaye de protéger du viol les petites filles françaises à peu près comme les petites filles maghrébines sur le sol français où ce droit s'applique. Notre bonté nous perdra, et ne venez pas me parler d'égalité devant la loi, c'est uniquement de la charité.
           - Le droit pénal ne protège pas la société. Oui vous avez bien entendu, dingue non? Le droit pénal sert à regrouper les valeurs que la société, encore elle, juge fondamentales, et dont elle estime que la violation mérite une réaction de sa part. Elle punit et propose de rééduquer à la vie en société des gens qui ont sombré dans les bassesses du crime, du délit et qui garent mal leur voiture. Pour ceux pour qui ça ne suffit pas, il faut peut être se demander si envisager de soigner la personne ne serait pas préférable, ce qui sort du cadre répressif
           -Nous y voilà donc : L'injonction de soins. Merci encore à Mr Lefebvre de proposer quelque chose qui n'a jamais été imaginé avant lui, c'est d'ailleurs pour ça que cela fait des années qu'on l'applique. On ne l'applique d'ailleurs pas que pour les délinquants sexuels qui l'obsèdent tant, mais aussi pour les alcooliques, les toxicomanes
, les obsédés sexuels, et les gens qui garent mal leur voiture. Ce n'est d'ailleurs pas toujours très efficace, surtout pour les délinquants sexuels et les gens qui garent mal leur voiture, mais bon on fait qu'est ce qu'on peut.


Fin octobre, la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie avait annoncé dans un entretien au Figaro magazine que le texte de loi sur la récidive prévoirait le recours à un "traitement chimique". Elle avait également estimé que la question de la castration physique des délinquants sexuels se posait et pouvait "être débattue, y compris au Parlement", avant de revenir sur ses propos, dimanche 15 novembre au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, affirmant cette fois qu'une telle mesure serait "contraire à nos principes".


Ah coucou Michèle, comment ça va? Bon à part patauger dans la semoule tu dis quoi? Déjà, vous remarquerez que de la récidive, on valdingue toujours vers la non récidive. Vous remarquerez également que des crimes, on est passé aux délits. Le mec qui te met la main aux fesses dans le métro avec ses potes ou même celui qui se masturbe pas super discrètement et le violeur récidiviste, c'est à peu près la même chose c'est sûr, mais faudrait déjà peut être savoir de quoi on parle.
De plus, la seule chose contraire à nos principes, c'est de passer outre le consentement d'une personne lors d'un acte médical.  Il est vrai que ça n'a pas eu l'air d'effleurer grand monde qu'on ne peut pas castrer quelqu'un même chimiquement s'il est capable de consentir et qu'il a dit non. Ca, c'est contraire à nos principes.
Par contre, aucun de ces personnages ne semblent envisager que ces méchants messieurs avec SEXUEL à la fin pourraient être consentants pour être castrés, pour certains d'entre eux. Dans ces termes là, la question me semblerait déjà plus conforme à nos principes. Mais pour cela, il faudrait être capable d'imaginer qu'un délinquant ou un criminel est capable de s'exprimer, de consentir et d'admettre qu'il a un problème, et de trouver une solution. Je doute que beaucoup en soient capables (et je doute aussi que la castration soit la solution, soit dit en passant, mais là n'est pas la question)




Je m'excuse pour les approximations juridiques ou les fautes de français que vous constaterez, je n'en vois pas à priori mais ma capacité de réflexion étant sérieusement diminuée, je vous laisse juge (<--- humour juridique, vous pouvez pas comprendre)